La banque BNP Paribas est attaquée en justice pour «complicité de génocide, de torture, de crime contre l’humanité», et pour «blanchiment et recel de ces crimes» par deux ONG et neuf victimes du régime soudanais. La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), qui se porte partie civile avec l’organisation caritative Project Expedite Justice, tenait une conférence de presse ce jeudi à Paris.
BNP Paribas a été la principale banque des dirigeants soudanais de 1997 à 2007. De ce fait, les plaignants accusent la banque et sa filiale suisse d’avoir permis au gouvernement du Soudan de se financer et d’effectuer des transactions à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, sachant que Khartoum était visé par des sanctions américaines.
Les plaignants poursuivent : le régime en place a ainsi pu « financer ses actions ainsi que des milices qui menaient des attaques et pillages dans des villages dans la région du Darfour en particulier ».
En 2015, le groupe bancaire avait été accusé d’avoir contourné les embargos américains contre l’Iran, Cuba et le Soudan pendant des années. Après avoir plaidé coupable, la banque avait été condamnée par la justice américaine à une grosse amende de 8,9 milliards de dollars. .
Aujourd’hui, BNP Paribas doit faire face à ce nouveau procès, sachant que la banque est déjà poursuivie aux Etats-Unis. En effet, la cour d’appel de Manhattan a jugé recevable en mai dernier la plainte (« class action ») de réfugiés soudanais contre la banque.
Du côté de la France, c’est au doyen des juges d’instruction du tribunal de Paris de juger de la recevabilité de la plainte dans un premier temps.